Paul Sérusier, dessin onction à béthanie

Paul SÉRUSIER

(Paris, 1864 – Morlaix, 1927)

L’Onction à Béthanie

Crayon noir

Circa 1914

500 x 240 mm

Signé de initiales rouges de l’artiste en bas à droite, cachet de l’atelier d’artiste en bas au centre

Annoté en bas « Luc VII-47- Remittuntur ei peccata multa, quoniam dilexit multum. » ses nombreux péchés ont été pardonnés : car elle a beaucoup aimé. 

Cadre tabernacle en chêne massif sculpté à décors de feuilles de chênes

Paul Sérusier nourrit une relation complexe et intéressante avec l’art religieux. Bien qu’il ne soit pas principalement connu comme un peintre religieux au sens strict, la spiritualité et une certaine forme de mysticisme ont profondément influencé son travail et sa pensée artistique, le conduisant à explorer des thèmes et des esthétiques qui peuvent être perçus comme ayant une dimension religieuse ou sacrée. Le groupe des Nabis, dont Sérusier était un membre fondateur et un théoricien important, était ouvert aux idées spirituelles et cherchait à transcender la simple représentation du monde visible. Le terme “Nabi” lui-même signifie “prophète” en hébreu, suggérant une mission artistique et spirituelle. Bien qu’il n’ait produit qu’une quantité réduite d’œuvres directement inspirées de la Bible, Sérusier a abordé certains thèmes religieux avec une sensibilité particulière. On peut citer son tableau Ève et le serpent (1905), qui réinterprète un épisode biblique avec son esthétique symboliste. A la fin de sa carrière, Sérusier s’implique dans un projet d’art religieux local. Ayant séjourné une longue période de sa vie à Châteauneuf-du-Faou, en Bretagne, c’est sur les murs de l’église paroissiale de cette ville dédiée à Saint-Julien et Notre-Dame que l’artiste souhaite réaliser des fresques entre 1914 et 1919. L’iconographie biblique peinte du baptistère se concentre sur les principaux thèmes du Nouveau et de l’Ancien Testament : Annonciation, Nativité, Baptême du Christ, Cène, Crucifixion et Résurrection, conservé in situ. Le second cycle de fresques prévues en 1905 pour orner les travées furent refusées par le curé afin de ne pas entrer en conflit ouvert  avec l’État, sous prétexte de frais trop importants.

Paul Sérusier
autoportrait Paul Sérusier
le cloitre de l'art
Paul Sérusier, nabis

Ces toiles réalisées a tempera sont restées à Châteauneuf-du-Faou où résidait Mme Sérusier jusqu’en 1950. Elle les donna à la ville de Guingamp (Ill. 1 et 2) avec pour ambition la création d’un musée régional breton consacré à l’artiste (projet toujours en cours). Clairement préparatoire pour un projet peint, il est pertinent de considérer notre dessin figurant la scène de l’Onction à Béthanie comme un témoignage des premiers croquis de l’artiste pour ce cycle. Le Lavement des pieds lors de la Cène est un sujet beaucoup plus fréquent dans l’histoire de l’art que celui du lavement des pieds à Béthanie. Dans une atmosphère domestique chargée d’émotion, le Nabi à la Barbe Rutilante s’intéresse aussi bien à la figure de Marie-Madeleine oignant de sa longue chevelure les pieds de Jésus d’une huile parfumée et luxueuse qu’aux différents personnages assistant à la scène. (dont un petit autoportrait de Sérusier en marge gauche). Acte d’amour et de dévotion de l’apôtre envers Jésus, ce geste est aussi une préfiguration du rituel funéraire du corps du Christ. 

fresques Paul Sérusier Bretagne

Prix sur demande