Stéphanie Montagut
(Périgueux, 1976)
Hommage à Lippi
2023
Papiers anciens et végétaux séchés
230 x 310 cm
« Qu’y-a-t-il après la fleur ?
De la racine à la fleur, il y a… toute la vie.
Les collages de Stéphanie Montagut sont des jardins de l’esprit. L’artiste plasticienne aime que le regard se promène dans ces espaces à la fois sauvages et cultivés où les végétaux sont l’expression d’une force vitale et le reflet de pulsions. Elle ne cherche ni à assagir, ni à dompter la nature. Pourtant elle accentue ou rectifie la courbe de chaque végétal, souhaitant approcher un point de rupture et de bascule, de « vérité », comme disait Giacometti, où le chaos flirte avec l’harmonie, le désordre avec la stabilité et le déséquilibre avec la grâce, comme dans l’art japonais de l’Ikebana. L’Histoire de l’art n’appartient pas au passé, mais irrigue notre présent. Dans les œuvres et objets anciens, l’artiste vois quelque chose d’essentiel et de contemporain qu’elle souhaite à son tour célébrer, comme Hubert Robert en son temps magnifiait les ruines et les vestiges antiques.
Chaque collage est un buisson d’idées, d’interprétations, de références.
Le temps y circule dans toutes les directions. L’artiste aime à utiliser les papiers vieillis comme les couleurs d’une palette. Ainsi, des fragments de documents anciens dialoguent avec des fleurs cueillies sur un coin de trottoir, assemblé avec des éléments anciens pour en faire quelque chose de contemporain, de vivant et d’inattendu, comme des poèmes qui viendraient d’éclore.
En creux son travail parle d’humilité et d’effacement, de l’écoute et du respect que l’on doit aux choses qui nous entourent. Stéphanie Montagut cherche à rendre mon intervention la plus discrète possible pour donner l’impression que le végétal a toujours été là. Elle souhaite que ses compositions nous aident à ouvrir les yeux sur la nature, à mieux la voir et à en ressentir profondément la beauté. Une tige est aussi vivante qu’un trait de crayon, un pétale supporte la comparaison avec un drapé de marbre.