GEORGES LACOMBE

(Versailles, 1868- Alençon, 1916)

Étude pour le Christ d’Acajou

1898

Crayon noir sur papier
273 x 211 mm
Cachet du monogramme GL en bas à droite.
Provenance : Famille de l’artiste, Collection particulière

Cadre XXe en bois ciré, verre Clarity anti reflet

Issu de la bourgeoisie Versaillaise et d’un père bijoutier, c’est sous l’aile paternelle que Georges Lacombe se forme au minutieux travail du bois. Jeune, il reçoit une excellente formation culturelle teintée de religiosité. C’est à la fin de ses études qu’il s’oriente vers la peinture. Lacombe fréquente l’atelier parisien d’ Henri Gervex, sans pour autant entreprendre une formation artistique suivie. Bénéficiant d’un entourage familial intellectuel, il noue très tôt de riches relations artistiques. C’est par ce biais qu’il fait en 1892 la rencontre déterminante de Paul Sérusier qui l’introduit auprès de ses condisciples Nabis à l’Académie Julian. Lacombe se lie ainsi d’amitié avec Maurice Denis, Bonnard, Roussel, Ranson et Vuillard. Il rejoint dès octobre 1893 leur exposition à la galerie Le Barc de Boutteville où il présente des bois sculptés, ce qui lui vaut d’être baptisé par ses amis, le nabi sculpteur. Durant l’hiver 1894, il rend visite à Paul Gauguin dans l’atelier de la rue Vercingétorix à Paris. Tous deux se trouvent une passion commune pour le travail du bois et s’intéressent à un langage mystique sans frontière. Cette rencontre encourage et conforte profondément l’orientation artistique de Lacombe.

Ill. 1 : Georges Lacombe, Christ, 1989-90. Acajou sculpté, 2, 75 m x 2,18 m, Brest, musée des Beaux-Arts. Ill. 2 : Photographe anonyme, Lacombe posant en Christ, 1898. Tirage albuminé, collection particulière.

 

 

Notre dessin, esquisse préparatoire pour le monumental Christ d’Acajou conservé au musée des Beaux-Arts de Brest (Ill. 1) se révèle être l’incarnation des diverses inspirations artistiques de l’artiste. C’est durant son séjour dans le Sud-Ouest en 1895 que l’artiste commence une série de croquis d’après un Christ en Croix du XVIIe siècle conservé dans la collégiale Saint-Salvi d’Albi. La singularité du Christ de Lacombe résulte en effet d’une inspiration protéiforme issue de la sculpture égyptienne, romane bretonne et albigeoise. Notre dessin doit être rapproché de la photographie (Ill. 2) de Lacombe lui-même, âgé de 30 ans, posant en Christ. Tout comme Paul Gauguin, Georges Lacombe est un autodidacte, qui ayant librement médité des références éclectiques, nous a permis d’ouvrir les yeux sur des formes de beautés non académiques.

880 €

Georges Lacombe, étude pour le Christ d'Acajou, dessin 19e
Geogres Lacombe, Nabis, Christ d'Acajou, MBA Brest, Nabis

Bibliographie :

Notre dessin est reproduit page 71, au numéro 96, de l’ouvrage de B. Salmon, O. Meslay. (1991) Georges Lacombe, Sculptures-Peintures- Dessins. Charles et André Bailly Éditeurs, Paris.
Bigo, F. Roussel-Leriche, F. (2012) Les Univers de Georges Lacombe. Musée Maurice Denis & Musée Lambinet. Éditions Silvana.