Quatre idées de lecture pour passer un hiver artistique à la Russe !
Photographies, peintures et aquarelles au rendez-vous
Si vous avez toujours rêvé de découvrir le pays des tsars, de vous laisser griser par la féerie des coupoles dorées, de vous transporter au temps de la Russie pouchkinienne, de vous laisser mordre par le froid des steppes enneigées, de déguster caviar & vodka sur fond de chants soviétiques entraînants, de comprendre plus en profondeur l’âme humaine et le tragique de l’existence tout en vous laissant charmer par le folklore et la beauté de la vie, cette sélection de quatre beaux ouvrages d’art russe est faite pour vous !
Au gré d’aquarelles aux intérieurs raffinés & romantiques, de saisissants portraits historiques et populaires ainsi que de photographies aux paysages mystiques, l’embarquement est immédiat.
“La Russie ne relève pas de la raison, À l’aune commune elle ne se toise pas, Elle possède une autre dimension. La Russie ne s’ouvre qu’à la foi.”
Fiodor Tioutchev, Anthologie de la Poésie Russe, 1866.
La Sainte Russie
Kathy Rousselet & Chayan Khoï, éditions Place des Victoires, 2015, 300 p., 35,88 €
Afin de se familiariser avec les vastes étendues russes et l’architecture orthodoxe, les magnifiques photographies prises par l’artiste Chayan Khoï vous transporteront directement des montagnes du Kamchatcka aux coupoles dorées de Kiji, en passant par les bulbes verts de Novgorod. Les clichés réunis au sein de ce superbe ouvrage témoignent à la fois des blessures indélébiles du passé soviétique ainsi que du renouveau de la société russe. En effet, après une période de 70 ans marquée par l’athéisme d’État, les persécutions religieuses et les destructions massives, l‘Eglise orthodoxe semble aujourd’hui renaître de ses cendres. Si les fidèles sont encore timides, il se trouve toujours des hommes d’affaires épris de mécénat ou désireux d’apaiser leur conscience via la reconstruction d’une église. Dans les villes, les Croix brillent à nouveau de tous leurs éclats. Les monastères, dont les noms résonnent dans la littérature nationale, ont été rendus aux citoyens lors de la célébration du millénaire du baptême de la Russie en 1988 : ces sublimes églises nous évoquent les grands romans de Tolstoï où de Dostoïevksi. Depuis la fin des années 80, les Russes demandent le baptême en nombre croissant. Le peuple retrouve peu à peu son identité orthodoxe depuis la chute de l’Union Soviétique. Il fallu la foi pour entreprendre ce périple de plusieurs mois à moto par amour de l’art : nous est offert 18 000 km de découvertes et de suprises à travers la Grande Russie, révélant toute la magnificence de ses paysages immenses et de ses églises féeriques. Le lecteur se prend tout à coup à suivre les traces du pélerin russe à la recherche de la prière du coeur.
Peindre l'Âme Russe
Petit-Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, 2021, Ilya Répine (1844-1930) Peindre l’âme Russe, Catalogue d’exposition, Editions Paris Musée, 253 p., 42 €
La peinture russe 1800 - 1945
La Russie Romantique
Dominique Fernandez, Emmanuel Ducamp, Lidia Iovleva, Lioudmila Markina, Anna Antonova & Irina Krasnikova , La Russie Romantique, Chefs-d’oeuvre de la galerie Trétiakov de Moscou, Catalogue d’exposition, Paris-Musée, 2010, diffusion Actes Sud, 207 p., 30 €
Le Romantisme en Russie, aux accents éclatants selon le primse chromatique de ce gigantesque pays, reflète une singularité artistique de nos jours encore trop méconnue. Nourri de l’héritage médiéval de la peinture d’Icônes, l’art russe connaîtra une évolution radicale et quasi violente à l’art baroque européen durant le siècle des Lumière. Si les artistes, nouvellement en contact avec une variété de styles jamais égalés se concentrent sur l’imitation du style néoclassique francais, anglais, allemand et suédois de facon délicieuse, c’est au XIXème siècle que le génie russe s’embrasera véritablement, à l’instar de l’oiseau de feu. La plupart des oeuvres graphiques et peintes reproduites dans ce très bel ouvrage publié à la suite de l’exposition ayant eu lieu au Musée de la Vie Romantique lors de l’année France-Russie en 2010, dépeignent avec grâce et délicatesse le Saint-Petersbourg bourgeois, cultivé et raffiné issu des règnes flamboyants de Pierre Ier & de Catherine la Grande. Nous y croisons aussi bien le célèbre portrait de Nikolaï Gogol par Otto Moller réalisé lors de son séjour en Italie qu’un bronze de Pouchkine par le sculpteur Alexandre Mikhaïlovitch Opékouchine. Nous ne manquerons également pas d’admirer les splendides aquarelles de Fedor Petrovitch Tolstoï dépeignants de charmants intérieurs à la grecque, un ravissant intérieur de style troubadour et un trompe l’oeil à en perdre sa page! Recouvrant avec maestria un paysage urbain de papier transparent froissé aux coins cornés, l’artiste parvient ainsi à combiner magistralement réalité & imaginiation, précision trompeuse & inachèvement romantique.