Camille-Auguste Gastine

(Paris, 1819 – 1867)

Déposition

vers 1850

Plume et encre brune, crayon noir, estompe, rehaut de craie blanche sur papier sable-gris

Cachet de l’atelier de l’artiste en bas à gauche

440 x 545 mm

Cadre dit à tabernacle, bois en chêne mouluré,époque XXème. Dédicace gravée et datée au dos. Oeuvre encadrée : 61 x 68 cm.

Camille-Auguste Gastine eut à tour à tour pour maîtres Nicolas-Auguste Hesse, Paul Delaroche ainsi que François Édouard Picot. Il expose pour la première fois une Sainte Famille au Salon de 1844, puis voyage en Italie et séjourne à Rome où il puise son inspiration auprès des primitifs italiens et des maîtres de la Renaissance. Notre étude pour une grande composition s’inspire des compostions conçues par Fra Bartolomeo et Andrea del Sarto, dont le cabinet des Arts Graphiques du Louvre conserve deux beaux croquis préparatoires, l’un réalisé à la pierre noire et l’autre à la sanguine. Celui de Fra Bartolomeo constitue une étude pour le Christ de la Pietà Pitti, exécutée pour le couvent de San Gallo à Florence et actuellement à la Galleria Palatina tandis que celui de Del Sarto est une étude pour le Christ mort de la Pietà peinte pour les sœurs Camaldules de San Pietro à Luco entre 1523 et 1524, aujourd’hui conservée à Florence au Palazzo Pitti. Il est tout à fait captivant d’ajouter à notre comparaison la troisième reprise du même thème par l’un des maîtres du symbolisme français Odilon Redon, deux décennies après Gastine.

Fig.1. Fra Bartolomeo (1472-1517) Christ mort de profil vers la droite, Pierre noire et craie blanche, mise au carreau à la pierre noire, un trait à la plume et encre brune fait au compas. Trait d’encre brune à la plume et au compas, 153 x 227 mm, Ancienne Collection Jean-Pierre Mariette (L.2098), Musée du Louvre, Cabinet des Arts graphiques, Inv.1672.D

Fig.2. Andrea del Sarto (1486-1530), Christ Mort, sanguine, 200 x 262 mm, Musée du Louvre Cabinet des Arts Graphiques, Inv.1715.

Fig.3. Odilon Redon (1840 -1916), Christ Mort, inspiré par Andrea del Saro, sanguine, 197 mm x 286 mm, Musée du Louvre, Cabinet des Arts Graphiques, Inv. RF40897

Camille Auguste GASTINE, Déposition, dessin ancien 1850, Paris

Des quatre études, l’on y retrouve la même pacifique et émouvante suavité émanant d’un corps inanimé, mains abandonnées et aériennes, que la grâce de chacun de ces artistes a su capter et pressentir afin de la retranscrire parle trait de son crayon. Doté de qualités graphiques remarquables dont notre dessin témoigne incontestablement, Gastine ne figure cependant pas parmi les élèves d’Ingres. Cependant, l’influence de ses proches, tels Raymond Balze, Hippolyte Flandrin ou encore Savinien Petit, se retrouve dans les lignes harmonieuses de ses dessins.

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Bibliographie et crédits

Notice sur Gastine (Camille-Auguste), artiste peintre, mort le 3 avril 1867 / (signé : E. A. G.), 1867, Bibliothèque nationale de France.