Paul Flandrin
(Lyon, 1811 – Paris, 1902)
Saint Jacques le Mineur, étude de tête préparatoire à la Procession des Saints de l’église Saint-Vincent de Paul
Mine de plomb
vers 1850
270 x 180 mm
Cadre sculpté en chêne, surmonté d’une croix et de flammes
Œuvre encadrée : 61 x 31 cm
Alors que les frères Flandrins achèvent tout juste le chantier décoratif de l’église Saint-Paul de Nîmes et travaillent encore à celui de Saint-Germain-des-Prés, c’est en 1848 qu’est confié à Hippolyte la décoration de l’église Saint-Vincent-de-Paul. Située dans le 10e arrondissement, elle est fondée en 1824 puis achevée en 1844 par Jacques Ignace Hittorff. Tandis qu’Édouard Picot travaille à l’ornementation du chœur, les Flandrins œuvrent pour la nef de 1848 à 1853. Tirant son inspiration iconographique de la Litanie des saints, l’ensemble se compose de deux longues processions en frise de figures sur fond d’or se dirigeant vers le chœur. Dans la tradition chrétienne, cette prière est adressée à une série de saints auxquels on demande intercession auprès de Dieu. Présentant un caractère répétitif, les saints sont nommés les uns après les autres, suivi d’un « Priez pour nous ». Notre dessin au même titre que d’autres esquisses préparatoires permettent de suivre la lente mise au point des compositions non datées.
Fig. 1. Hippolyte Flandrin, Procession des Saints, détail. Peintures murales réalisées entre 1848 et 1853, Église Saint-Vincent de Paul, Paris.
La pureté plastique que les deux frères offrent à leurs modèles esquissés montre qu’ils tendent à concilier les deux valeurs dominantes de leur art : la foi chrétienne et l’ingrisme. Parvenu au sommet de leur art, c’est précisément à Saint-Vincent de Paul qu’il en font la synthèse. Comblé par son travail, Hippolyte Flandrin lithographia l’ensemble de ses compositions dans un recueil de 1860 édité par Haro, ce qu’il n’a jamais fait pour aucun autre de ses décors. Le portrait de notre saint Jacques le mineur se détache du profil de saint Jean, qui l’accompagne. Tous deux se trouvent sur la frise de droite de la nef parmi les autres Apôtres (Ill.1 détail). Théophile Gautier écrira dans Le Moniteur en 1856, que sur l’ensemble de ces peintures murales, l’eau sainte a ruisselé sur la belle forme antique.
980 €