Maurice Chabas
(Nantes, 1862 – Versailles, 1947)
Vers la Délivrance
vers 1920
Lavis et encre de Chine, rehauts de gouache blanche
370 x 520 cm
Signé et titré à la plume en bas à droite Vers la Délivrance//Maurice Chabas
Né au sein d’une famille de commerçants nantais cultivés et érudits, le jeune Maurice et son frère Paul sont encouragés très tôt par un père féru et dilettant de peinture. Les deux frères s’initient aux Beaux-arts de Nantes sous l’égide d’Alexandre Chantron. S’ils bénéficient d’une formation artistique commune, leur vocation propre se démarque rapidement : tandis que Paul s’oriente vers une carrière de portraitiste mondain, Maurice est attiré par un idéal et une vision intérieure qui ne font que s’accroître jusqu’à son dernier souffle. Ayant intégré l’académie Julian en 1883 à l’âge de 21 ans, il étudia dans les ateliers de William Bouguereau et de Tony Robert-Fleury qui lui transmirent les codes de la grande tradition classique jusqu’en 1888. C’est en 1885 que Maurice Chabas commence à exposer au Salon de la Société des artistes français, dont il devient membre. Entre 1891 et 1896, il expose à la Société nationale des Beaux-Arts et obtient deux médailles, avant d’être médaillé de bronze à l’Exposition Universelle de 1900. Sa participation à tous les Salons de la Rose + Croix de 1892 à 1897, confirme sa notoriété ; ses œuvres mystiques, présentées sous la baguette du Sâr Péladan, sont remarquées. A l’encontre de maints symbolistes qui pratiquaient la philosophie dans leur tour d’ivoire, Chabas ne cessa de mener une vie sociale dans laquelle il faut y voir au-delà de la mondanité, car l’artiste croyait en sa force de conviction et de conversion spirituelle. La première exposition personnelle des œuvres de Chabas se tient avenue de l’Opéra à la fin de l’année 1885.
L’artiste ne nous en suggère pas une vue possible, mais peint une vérité qu’il dit avoir contemplée lui-même, dans un état extatique. En 1932, Chabas présente six œuvres spiritualistes dans le cadre d’une exposition consacrée à de telles visions et qui se tint à Paris et à Genève aux côtés d’œuvres d’artistes défunts et renommés tels Victor Hugo, William Blake ou Odilon Redon. Devant ses œuvres ambitieuses, les critiques n’hésitèrent pas à parler d’aurore rénovatrice religieuse, création d’un art spirituel neuf et grandiose. De sa somptueuse plume japonisante, l’artiste représente dans notre magnifique dessin à l’encre de chine, l’envol d’une âme symbolisé par une figure angélique aux bras ouverts volant au-dessus d’une mer bretonne vers Dieu, astre irradiant dans les cieux.
2 100 €
Ill.1. Maurice Chabas, Paysage Mystique. Lavis d’encre de Chine et gouache blanche sur papier, 18 x 26, signé en bas à gauche. Collection Jean-David Jumeau-Lafond.
Notes : Marc Lenossos, Exposition Maurice Chabas, Dernières Nouvelles, 4 février 1930.
Bibliographie : Myriam de Palma, Maurice Chabas (1862-1947) Peintre et messager spirituel, Somogy Editions d’Art, 2009, 127.p.