Dulac, Adoration des Bergers

Jean Joseph Dulac

(Bourgoin, Isère, 1902 – Lyon, 1968)

Adoration des Bergers

vers 1940

100 x 177 cm

Fusain et craie blanche sur papier brun de format cintré contrecollé sur panneau de bois peint.

Signé en bas à droite Jean Dulac

Né d’un père photographe dont la sœur est religieuse à Montpellier, Jean Dulac entre aux Beaux-Arts de Lyon en 1915 sous la direction du sculpteur de style Art Nouveau Jean-Baptiste Larrivé. Les élèves y étudient les bases du métier en dessinant d’après des fragments de moulages en plâtre, des bustes, statues et ornements décoratifs. Le jeune isérois remporte tous les premiers prix de dessin et de croquis. En 1922, Dulac concourt une première fois au Grand Prix de Paris de sculpture avec un modelage en terre de deux mètres de haut représentant un Christ en Croix d’une exceptionnelle qualité qui lui vaut une Médaille de Vermeil. Il lui faut attendre 1924 pour  remporter ce fameux prix qui lui permet de poursuivre ses études dans la capitale, où il entre dans l’atelier de Jules Coutan et de Paul Landowski. Dès 1930, il expose à Paris au Salon des Artistes Français et au Salon d’Automne. De sa formation initiale de sculpteur, il se met à la peinture en autodidacte et expose à Lyon au Salon de la Société Lyonnaise des Beaux-Arts, qu’il présidera avec ferveur par la suite de 1946 jusqu’à sa mort. Réputé pour ses compositions paysagées, portraits et natures mortes, il excelle surtout dans l’étude du corps féminin et se distingue par la grâce et la douceur émanant de ses nus modernes et colorés, souvent traités à la sanguine dans un trait de sculpteur.

Jean Dulac, Adoration des Bergers
Jean Dulac, Adoration des Bergers

En 1941, l’artiste reçoit la commande de deux bas-reliefs en bronze portant sur l’Ancien Testament : Booz et Ruth et Fruits de la Terre Promise en Haute-Savoie, pour l’église de Vougy près de Thonon-les-Bains. Nous retrouvons dans les grandes dimensions de notre composition au fusain, la solidité et l’ampleur dues à sa formation originelle de sculpteur. Singulièrement différente de son corpus pictural, L’Adoration des Bergers fut exposée lors de la rétrospective de l’artiste en 1976, organisée par la Société Lyonnaise des Beaux-Arts. Grâce à la maîtrise d’un clair-obscur graphique et mystique, la douce lumière irradiant du centre, symbolisant la présence de l’Enfant, contraste avec la représentation charbonneuse des bergers. A la suite du visage étincelant et émerveillé de Marie, le spectateur est invité à ressentir et percevoir la séculaire incandescence du Mystère de cette Nativité à l’iconographie incarnée et suggestive.

4 000 €

Bibliographie

Jean Dulac. Artiste peintre – statuaire, 1902 – 1968, Ariste, 2001, 191 p.