Marcel Beronneau, Morphée et eurydice

Pierre-Amedée MARCEL-BÉRONNEAU 

(Bordeaux, 1869 – La Seyne-sur-mer, 1937)

Orphée & Eurydice

Aquarelle, encre brune et plume sur traits de crayon noir

250 x 215 mm

Cachet de l’atelier d’artiste en bas à droite

Originaire de Bordeaux, Pierre Amédée Marcel-Béronneau s’inscrit à l’école des Beaux-Arts de sa ville natale à l’âge de vingt ans. Son séjour est de courte durée, car le maire lui accorde en 1890 une bourse pour étudier à Paris. D’abord inscrit à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, Marcel-Béronneau est admis en 1892 à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il entre dans l’atelier de Gustave Moreau, l’un des artistes les plus admirés par les Symbolistes. Le maître l’encourage à participer au Salon de la Rose + Croix en 1897. Parmi les tableaux exposés par l’artiste, figurera Orphée dans l’Hadès, en référence à Hercule et I’Hydre de Lerne, peint par Moreau en 1875. Tout comme leurs cousins Préraphaélites, les deux artistes se révèlent sensibles aux sujets mythologiques et religieux s’inscrivant dans le mouvement Symboliste, caractérisé par une fuite du réalisme et une attraction vers le rêve et la spiritualité. Marcel Béronneau forge son propre style pictural à travers la technique de l’aquarelle qu’il transpose magistralement en peinture, avec des décors ténébreux et des accents de couleur incandescente semblables à des joyaux qui accentuent la tonalité théâtrale de ses compositions magiques.

musée Gustave Moreau

Orphée et Eurydice

Notre croquis, réalisé sur papier, utilise quant à lui une technique mixte d’encre brune associée à des rehauts d’aquarelle sur traits de crayon noir hachurés. Exécutée avec une ligne vive et énergique, caractéristique des dessins d’étude ou des ébauches rapides, son trait de plume est esquissé et nerveux, se concentrant sur les contours et le mouvement des corps. Tandis qu’un rose violacé domine le côté gauche de la composition, créant un fond chaleureux et dramatique, le côté droit de la composition est souligné par des touches de bleu et de gris-bleu, souvent utilisées par l’artiste pour exprimer une atmosphère nocturne ou mystique. L’arrière-plan est seulement esquissé avec des traits anguleux, évoquant une structure architecturale, des colonnes, ou des ruines, ce qui renforce le caractère théâtral et intemporel de la scène. Comme souvent chez Marcel-Beronneau, ce dessin s’attache à la représentation du corps humain dans un contexte mythologique. La composition dynamique et le contraste entre les couleurs chaudes et froides évoquent des thèmes de l’extase, de la montée spirituelle ou de l’action dramatique, invitant à une interprétation poético-allégorique. Il s’agit ici d’une étude préparatoire pour une peinture plus grande d’Orphée et d’Eurydice ou d’une autre légende antique.

2 500 € 

gustave moreau
vierge maurice chabas