Camille-Auguste Gastine, d’après Albrecht Dürer
(Paris 1819 -1867)
L’un des sept anges avec trompette de l’Apocalypse selon saint Jean
vers 1858
Mine de plomb sur papier calque
200 x 120 mm
Cachet de l’atelier de l’artiste CAG en bas à gauche, annoté du monogramme A.D au crayon
Dans son cadre en bois doré ancien, verre clarity anti reflet, petite déchirure en bas à droite
Brillant dessinateur, Camille-Auguste Gastine bénéficie de l’influence ingresque diffuse au sein du milieu artistique parisien au XIXème siècle. Élève du peintre historiciste Paul Delaroche aux Beaux-Arts, il participe à de nombreux chantiers de décorations murales. En 1856, il collabore au décor de l’abbaye de Saint-Germain des-Près aux côtés d’Hippolyte Flandrin puis au décor de la chapelle Saint-Joseph de la Cathédrale Saint-André de Bordeaux avec Sébastien Cornu ainsi que de la Chapelle du château de Broglie avec Savinien Petit. Dans ses écrits datant du XVème siècle, Albrecht Dürer exhorte ses apprentis à pratiquer assidûment la copie d’après les maîtres, ayant été lui-même profondément touché par l’art des graveurs de son temps. C’est à l’instar du maître de Nuremberg que Gastine dessine ici sur calque une série de gravures afin de parfaire son art et la fluidité de ses compositions, dont est issue notre feuille.
Ill.1. Albrecht Dürer (Nuremberg 1471 -1528), L’Apocalypse : Les Sept Trompettes (Bartsch 68), gravure sur bois, vers 1496, 392 x 287 mm, édition allemande, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.
Ill.1. Idem, détail d’un ange.
Avec ses quinze gravures sur bois, l’Apocalypse constitue le premier grand livre illustré publié par Dürer. Il paraît en 1498, sous la forme de deux éditions, l’une avec un texte en allemand, l’autre avec un texte en latin. L’entreprise éditoriale de Dürer est sans antécédent : l’artiste propose une Apocalypse illustrée d’un genre totalement nouveau puisque les rectos sont entièrement occupés par une gravure en pleine page. Dürer n’hésite pas à s’éloigner du récit de la révélation de saint Jean afin de privilégier les effets visuels et l’intensité dramatique au service de son inventivité propre et de sa maîtrise technique : l’artiste parvient à offrir au regard du lecteur des images saisissantes qui, par un véritable tour de force, donnent corps aux visions de saint Jean et les rendent quasi réelles, sans pour autant, tant s’en faut, leur enlever leur caractère surnaturel et fantasmagorique. L’Ange de l’Apocalypse nous rassure de son souffle musical ; nous n’avons rien à perdre que nos illusions.
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Bibliographie