Giovanni Battista Gaulli, dit il Baciccio, étude d'ange

Attribué à Giovanni Battista GAULLI, dit Il Baciccio

(Gênes, 1639 – Rome, 1709)

Ange Thuriféraire sur un nuage

Plume et encre noire, lavis gris

254 x 170 mm

Mise au carreau au crayon noir

Traces de plume, taches d’encre

La vitalité de la plume rugueuse à l’encre noire et la graphie quasi-géométrique, non dépourvue d’élégance, nous amène à rapprocher ce dessin de l’œuvre de Giovanni Gaulli. Notre comparaison est particulièrement sensible au regard de deux feuilles conservées au cabinet des arts graphiques du Louvre : La Vierge assise avec l’Enfant Jésus, sur des nuages et L’ange apparaît à saint Joseph pour l’avertir de fuir en Égypte, notamment dans le traitement fin et rapide des ailes.

Né à Gênes en 1639, Baciccio a pu longuement étudier les œuvres de Rubens, Van Dyck, Strozzi ou du Baroche, avant de se rendre à Rome en 1657. Sa rencontre avec le Bernin sera déterminante pour sa carrière. Grâce à son intermédiaire, Gaulli reçoit plusieurs commandes qui feront bientôt de lui un des peintres les plus recherchés de Rome. Sa fréquentation du Bernin et sa participation répétée à des entreprises dirigées par lui, en firent le transcripteur, en peinture, de la vision du sculpteur et architecte, tant dans le domaine du mouvement qui anime les étoffes, que dans celui de l’expression des sentiments. Éclectique, il suit aussi bien l’exemple de Pierre de Cortone que celui du Dominiquin ou même de Poussin, intégrant ainsi les leçons du premier art baroque et celles du classicisme, pour créer un style personnel. Après avoir peint les pendentifs de la coupole de l’église Sainte-Agnès-en-Agone (1666-1672), il étudie à  Parme, en 1669, l’œuvre du Corrège dont il assimilera avantageusement le style doux, notamment la palette de couleurs. Ses succès lui vaudront sa plus importante commande : la décoration de l’église du Gesù qu’il réalisera de 1672 à 1683. Cette grande église, église-mère de la Compagnie de Jésus, est l’une des plus parfaites manifestations architecturales de la Contre-réforme. L’œuvre majeure de Bacciccio est la décoration illusionniste à quadratura, de la coupole et du plafond, faisant déborder de faux nuages et des figures hors du cadre. Les jésuites ont trouvé en lui l’interprète grandiose de la doctrine promulguée par le concile de Trente : il devint l’exemple type de la peinture baroque en trompe-l’œil. Il assuma par la suite diverses charges au sein de l’académie Saint-Luc, dont il fut nommé prince en 1673.

950 €

Références bibliographiques :

Le Dessin en Italie dans les collections publiques françaises sous la direction de Catherine Loisel, Gênes triomphante et la Lombardie des Borromée, Dessins des XVIIe et des XVIIIe siècles, collectif, Exposition au Musée Fesch, Ajaccio, Éditions Gourcuff Gradenigo, 2007.

Giovanni Battista Gaulli, dit il Baciccio
Alexis Chiriaeff, étude de costume russe

Ill.1. Il Baciccio, La Vierge assise avec l’Enfant Jésus, sur des nuages. Plume et encre brune, lavis brun, rehauts de blanc sur papier beige. Annotation à la pierre noire en bas au centre : ‘Baccicio’.178 x 132 mm. Musée du Louvre, Paris – inv. 9498.

Ill.2. Il Baciccio, L’ange apparaît à saint Joseph pour l’avertir de fuir en Égypte encre brune, lavis brun, rehauts de blanc, plume, 249 x 190 mm. Musée du Louvre, Paris – inv. 9492.

Léonor Fini, chat