Bal Masqué

Léonor Fini

Buenos Aires 1907 – Aubervilliers 1996

Chat Masqué, en robe rouge

1980

Planche de la suite de 60 sujets intitulée La Grande Parade des Chats, publiée en 1973

Lithographie en couleurs

250 x 175 mm, marges 320 x 240 mm

Numérotée au crayon graphite en bas à gauche 88/230, signée Leonor Fini en bas à droite

Œuvre encadrée : 45, 5 x 35,5 cm

Leonor Fini est née à Buenos Aires le 30 Août 1907. Elle passe son enfance à Trieste auprès de sa mère, de ses grands-parents et de son oncle. La famille Braun est très liée à l’intelligentsia triestine : Italo Svevo, Umberto Saba et James Joyce. Elle ne fréquente aucune école d’art et sa formation est pleinement autodidacte, son évolution ayant surtout été marquée par des affinités électives et par son propre « musée imaginaire ». Elle expose pour la première fois à l’âge de dix-sept ans, à Trieste, lors d’une exposition collective et, à cette même époque, au cours d’un séjour à Milan, elle rencontre les peintres Funi, Carra, Tosi, découvrant ainsi la peinture italienne classique Lombarde et les maniéristes italiens. En 1931, Leonor quitte sa famille et s’établit à Paris où elle présente, l’année suivante, sa première exposition personnelle à la Galerie Bonjean, dont Christian Dior est le directeur.

L’artiste réalise en parallèle de nombreux masques, participe et organise de fabuleux bals costumés. Le monde du spectacle et de la représentation la fascine : elle dessine les décors et costumes pour Le Palais de Cristal de Georges Balanchine à l’Opéra de Paris, Les Demoiselles de la Nuit de Roland Petit au théâtre Marigny, L’Enlèvement au Sérail à la Scala de Milan. L’été 1954, elle éprouve un véritable coup de foudre pour un lieu très sauvage, dans lequel elle se sent en parfaite harmonie. Proche de Nonza, en Corse, elle s’installe dans un ancien monastère franciscain en ruine où désormais elle peindra chaque été. Passionnée de littérature et de poésie, Leonor illustra plus d’une cinquantaine d’ouvrages, dont les œuvres de Charles Baudelaire, qu’elle admirait profondément, ainsi que celles de Paul Verlaine, de Gérard de Nerval, d’Edgar Allan Poe.

Léonor Fini, chat
Ill. Photographie de Léonor Fini avec Rinfinina, Nonza, Corse, 1967.
cadre seventies, Léonor Fini, Chat Masqué estampe XXe 2

Léonor Fini entretiendra tout au long sa vie, un lien privilégié avec ses chats, qui influenceront ses œuvres, tant écrites que picturales. Pour l’artiste, le chat symbolise la féminité et le mystère. La création envoûtante et surréelle de Léonor Fini s’inspire du pouvoir évocateur du chat, qui constitue un miroir pour l’artiste. Souvent, elle les représente sur ses toiles où elle décrit dans ses contes, des femmes à corps de chats, appelées sphinges. A travers l’indépendance féline, l’artiste tend vers un idéal humain, exprimé dans son œuvre, où l’individu, définitivement libèré de tous les tabous sociaux, retrouve toutes ses potentialités originelles. Pour Léonor Fini, le chat revêt enfin un aspect cosmique ; il est l’innocence et l’intermédiaire entre l’homme et la nature. Le chat est, très certainement, l’initiateur et l’instrument du réalisme fantastique chez Léonor Fini.

Début 1960, Leonor Fini s’installe à Paris rue de la Vrillière, dans un appartement entre le Palais Royal et la Place des Victoires. Elle y vécut, entourée de ses amis et de ses chats, et y réalisa La Grande Parade des Chats, dont notre lithographie est issue.

Léonor Fini, masquée
Cachet à sec des Maîtres de l'Affiche, 1900, Paris

420 €

Bibliographie

  • Catsaras Marc. Le chat dans la vie et l’œuvre de Léonor Fini. P. Allemand, thèse Doct. Vétérinaire, Fac. Méd. Lyon, 1983. In: Bulletin de l’Académie Vétérinaire de France tome 139 n°3, 1986. pp. 361-362
  • Galerie Minsky