Lamentation, Jules Élie Delaunay, Nantes, dessin 19e,

Attribué à Jules-Élie Delaunay

Nantes 1828 – Paris 1891

Déploration du Christ

vers 1850

Plume et encre ferro-gallique

 150 x 209 mm, oeuvre encadrée 25,5 x 35 cm

Mise au carreau numérotée de 1 à 9 à la mine de plomb, inscription I Stn XIII à la plume en haut à gauche

petites rousseurs

Cadre symboliste en bois à décor fleuri de pélican en métal repoussé

Contemporain d’Émile Signol, Gérôme, Robert-Fleury, Léon Bonnat, Paul Baudry, Gustave Boulanger, Gustave Moreau, Cabanel, Henner et Bougereau, c’est en 1847, alors âgé de dix-neuf ans, que le jeune nantais arrive à Paris. Fréquentant l’École des Beaux-Arts sous la tutelle d’Hippolyte Flandrin qu’il seconde sur ses divers chantiers entre Paris et Nîmes, Delaunay n’y est officiellement admis que l’année suivante. De 1849 à 1856, l’artiste concourt férocement au Grand Prix. C’est à la limite d’âge fatidique de 30 ans qui l’excluait à tout jamais de l’École, qu’il le décroche avec son Retour de Tobie. Après dix années de vie parisienne entrecoupées de séjours en Bretagne, Delaunay quitte Paris le 8 janvier et fait route vers l’Italie avec les autres lauréats de l’année. Il voyage en s’arrêtant à Lyon afin de copier le grand retable du Pérugin, puis découvre Gênes, Florence, Arezzo et enfin Rome, où il séjourne quatre ans à la Villa Médicis.

Les décors religieux de Delaunay sont restés, jusqu’à ce jour, méconnus, alors que les réalisations des Flandrin à Saint-Germain-des-Prés ou celles de Jules-Eugène Lenepveu à Sainte-Clothilde rencontrent aujourd’hui une nouvelle faveur. Pourtant, le catalogue de ces grandes compositions est celui de l’un des plus importants peintres des années 1860-90. Le riche corpus de feuilles conservées au Musée des Beaux-Arts de Nantes témoigne du nombre et de la variété de ses commandes publiques, religieuses ou privées. Celui-ci indique tout ce que Delaunay doit, non seulement à Flandrin, mais aussi aux Florentins, de Giotto à Fra Angelico et Ghirlandaio. Cette dette envers les grands fresquistes italiens de la Renaissance procède certainement de sa formation italienne. La douceur des coloris, la souplesse du drapé, la délicatesse des attitudes et la douce harmonie des compositions du quattrocento séduisent sans retour les jeunes peintres du XIXème siècle. L’art religieux de Delaunay, insufflé par une foi fervente n’eut pas à souffrir des facilités stéréotypés et répétitives sulpiciennes.

Saint Jean, Détail

Ill. 1. Jules-Élie Delaunay, Le Christ mis au tombeau par ses disciples, Chapelle de la Bonne-Mort à Saint-Nicolas, mine de plomb, plume et encre ferro-gallique sur papier calque contrecollé sur papier, inv. 4157, MBA de Nantes. Crédit photographique : Pauline Betton/Musée d’arts de Nantes

Élie Delaunay, Étude pour la Résurrection, Saint Nicolas Nantes, Autel de la Bonne Mort, dessin XIX, Musée des Beaux Arts de Nantes
Oeuvre encadrée

Le 10 août 1844 est posée la première pierre de l’Église Saint-Nicolas de Nantes en vue d’une reconstruction de style néogothique. Les commandes reçues par Delaunay pour l’édifice rythment sa carrière nantaise. Notre dessin, à la plume harmonieusement incisive, est à rapprocher iconographiquement et techniquement des esquisses pour l’autel de la Bonne Mort, figurant Mise au Tombeau du Christ et Résurrection du Christ. (Ill.1 et 2). Si les bombardements de 1945 ont gravement endommagé l’édifice, les fresques signées de l’artiste en 1855 témoignent bien de l’emprunte flandrinesque sur le style de Delaunay.

Ill.2. Jules-Élie Delaunay, Étude pour la Résurrection, Chapelle de la Bonne-Mort à Saint-Nicolas, mine graphite, plume et encre ferro-gallique sur papier calque contrecollé sur papier, inv. 4174, MBA de Nantes. Crédit photographique : Pauline Betton/Musée d’arts de Nantes.

Élie Delaunay, Le Christ mis au tombeau, Chapelle de la Bonne Mort, MBA Nantes, dessin XIX

La Déploration, dite aussi Lamentation, est un des derniers épisodes de la Passion du Christ. Il est médité à la treizième station du Chemin de Croix et figure le corps mort de Jésus après Sa descente de Croix, avant Sa mise au tombeau (Luc, XXIII, 49). Sa Mère, les Saintes Femmes, l’apôtre Jean et souvent d’autres personnages qui avaient été auparavant présents au pied de la Croix, comme Joseph d’Arimathie, Nicomède, et parfois des anges, y sont présents.

Détail Christ Mort

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Élie Delaunay, Étude pour la Résurrection, Saint Nicolas Nantes, Autel de la Bonne Mort, dessin XIX, Musée des Beaux Arts de Nantes

Bibliographie

Catalogue d’exposition, Jules-Élie Delaunay 1828-1891, Musée des Beaux-Arts de Nantes, Éditions RMN et ACL CROCUS, 1988, 203.