Théophile Alexandre Steinlen
(Lausanne 1859 – Paris 1923)
Elle
Illustration pour Paul Delmet, Chansons de Femmes, Paris, Enoch & Cie, 1897.
Poésie par Jacques Madeleine.
1899
Lithographie sur vélin glacé
208 x 169 mm ; marges 287 x 190 mm
Signée dans la planche Steinlen
Montage en portefeuille de conservation rigide blanc
D’abord interprète dans le genre « diseur », le baryton Paul Delmet, jeune homme mince et blond, portant lorgnon pour dissimuler un œil de verre à ses débuts, obtient rapidement du succès en interprétant des romances sentimentales. Il écrit sa première composition Joli Mai en 1887. Ses romances et chansons mélodiques pleines de tendresse mélancolique sont interprétées régulièrement au Chat Noir. Ce sont ses Chansons de femmes qui sont le plus appréciées du public parisien et des jeunes filles bourgeoises. Son œuvre chantée transcrite en partitions pour piano est très diffusée et se voit ornée d’illustrations signées de la main des plus grands artistes de l’époque, dont Paul Balluriau, Adolphe Willette et Steinlen. C’est au cours des années 1890 que Steinlen change de choix dans ses sujets. Alors qu’il avait auparavant dépeint presque exclusivement l’injustice et de la misère sociale, les sujets de ses illustrations ultérieures gagnent en charme et en intimité.
Ill.1. Théophile Steinlen, typographie par Georges Auriol ; Affiche imprimée en noir et gris pour le recueil Chansons de Femmes, 1896, Paris, Enoch & Cie.
Les quinze ravissantes lithographies d’élégantes de la ville, représentées dans la rue et chez elles qui figurent dans ce recueil de chansons typographiques de Georges Auriol illustrés par l’artiste suisse, en sont la parfaite démonstration. Les partitions illustrées par Steinlen deviennent très demandées et les chansons interprétées dans de nombreux autres cafés-concerts.
“Tes cheveux parfumés sont la mer attiédie
Où mon rêve est bercé
Il tombe lourdement sur ta hanche arrondie et ton cœur oppressé
Tes lèvres sont la coupe ardente & savoureuse que rien ne peut tarir
La coupe où le doux vin de l’ivresse amoureuse attire mon désir `
Ton corps a le troublant d’une mystique fleur
Ma colombe, ma sœur.”
Extrait du poème Elle, composé par Jacques Madeleine.
Vendu
Bibliographie
Fleur Roos Rosa de Carvalho, Marije Vellekop, Printmaking in Paris; The Rage for prints at the fin de siècle, Amsterdam, Van Gogh Museum, 2012, p. 159