Ballets Russes, Chiriaeff, aquarelle théâtre

Robert Engels

(Solingen, 1866 – Munich, 1926)

Le Passant

1897

Lithographie en couleurs, avec serpente

407 x 306 mm

Signée dans la planche, cachet à sec de l’Estampe Moderne, publiée par Masson & Piazza, Paris

Cadre Art Nouveau en bois et métal repoussé à décors de feuilles de chêne et de glands

Illustration inédite accompagnée des vers du poète Edmond Pilon (Paris, 1874 – 1945)

Que tout se fasse calme en nous :
Un inconnu va venir peut-être
Qui frappera de son bâton de houx Le seuil où, de loin, il aura vu naître
Une petite lumière humble… Heureusement les feuilles fanées Eteindront les pas de sa venue,

Et le vent hurlera si fort
Qu’il taira sa voix, étonné
De n’éveiller pas les hôtes d’ici!
Pour nous, joignons nos lèvres et nos mains !
Au bruit des baisers Etouffons le bruit des pas étrangers, Et qu’à peine éteint
Le feu rallume De son crépitement étouffe le chant
De ce grave passant
Venu vers nous à travers la forêt…
Vois: il a cru que nous étions endormis
Parce que nous n’avons pas répondu. Et entends-le au loin s en aller Avec sa faux cognant les arbres,
Avec sa faux de fer battu
Cognant au loin les arbres
A travers les allées!
Il est loin, il est très loin, n’est-ce pas?
Et nous sommes encore là, toi et moi; Personne n’a pu délier nos doigts,
Et la vieille faux, la faux là-bas,
Oh! entends-la,
Elle s’éloigne à travers bois,
Loin de nos cœurs et de nous deux…
Prions un peu…” 

Engels, Les Passantes
Léonor Fini, chat

900 €