Camille-Auguste Gastine, d’après Albrecht Dürer
(Paris 1819 -1867) – (Nuremberg 1471 – 1528)
Joachim et l’ange
vers 1860
Mine de plomb sur papier calque
305 x 219 mm
Cachet de l’atelier de l’artiste CAG en bas à gauche, feuille légèrement pliée dans le coin supérieur droit
Montage en portefeuille de conservation rigide blanc
Brillant dessinateur, Camille-Auguste Gastine bénéficie de l’influence ingresque diffuse au sein du milieu artistique parisien au XIXème siècle. Élève du peintre historiciste Paul Delaroche aux Beaux-Arts, il participe à de nombreux chantiers de décorations murales. En 1856, il collabore au décor de l’abbaye de Saint-Germain-des-Près aux côtés d’Hippolyte Flandrin puis au décor de la chapelle Saint-Joseph de la Cathédrale Saint-André de Bordeaux avec Sébastien Cornu ainsi que de la Chapelle du château de Broglie avec Savinien Petit. L’artiste dessine ici sur calque une série de gravures d’après les maîtres de la Renaissance nordique (Martin Schongauer (1448-1497), Albrecht Dürer (1471-1528), Hans Bandung Grien (1484-1545), Albrecht Altdorfer (1430-1538), Lucas de Leyde (vers 1494-1533)) dont il s’inspire afin de stimuler sa créativité, parfaire son art et la fluidité de ses compositions, dont est issue notre feuille.
Réalisé par Camille-Auguste Gastine au XIXème siècle d’un très fin dont les plis orfevrés rendent hommage à l’œuvre gravée d’Albrecht Dürer, notre dessin, Joachim et l’ange, constitue la troisième planche d’une série de dix-neuf gravures sur bois avec frontispice intitulé La Vie de la Vierge, publiée en 1511 sous forme d’ouvrage. Commencé immédiatement après 1500 alors qu’il travaille encore sur sa série La Grande Passion, certaines de ces planches ne seront terminées qu’en 1509, lors de son retour de ses divers séjours vénitiens, à Nuremberg.
Ill.1. Albrecht Dürer (1471-1528), Joachim et l’ange, 1504, gravure sur bois, planche 3 de La Vie de la Vierge, Monogramme AD en bas à droite sur une tablette. Dimensions à la feuille : H. 0,295 m ; L. 0,209 m. Musée du Louvre, département des Arts Graphiques, réserve Edmond de Rothschild.
Berger, époux de sainte Anne, père de la Vierge Marie et grand-père de Jésus de Nazareth, Joachim a pour attribut un bâton de berger, symbole de foi et de dévotion : dispositions indispensables dans la lutte contre le sentiment de fatalité. Parti prier et jeuner seul dans le désert de Judée afin d’expier la tristesse de n’avoir pas eu d’enfant, vingt ans après son mariage, c’est au quarantième jour de sa retraite qu’un ange lui apparaît afin de lui délivrer le message divin : son désespoir ayant été entendu, il sera bientôt l’heureux père avec Anne d’un enfant à venir. Sous le regard ébahi de trois chasseurs et paysans germains au sein d’une forêt typiquement allemande, Dürer met ici en lumière les ailes de l’Espérance qui permirent au berger d’obtenir spirituellement l’aide de Dieu par le biais de la prière et de l’offrande.
Vendu
Bibliographie