Henri Martin, Dante et Béatrix

Henri MARTIN

(Toulouse, 1860 – Labastide-du-vert, 1943)

Dante rencontre Béatrix

305 x 400 mm

Lithographie en couleurs sur papier vélin

Édité par L’Estampe Moderne (cachet à sec), imprimé par Champenois, distribué par Masson et Piazza

Cadre Art Nouveau en bois et étain repoussé à motif de feuilles et papillon de nuit, inclusion de cabochons prune

 

« Naître à Toulouse est une chance, y avoir vingt ans un talisman. »

Henri, Jean, Guillaume Martin, naît en 1860 Grande rue Saint-Michel à Toulouse. La ville rose lui transmet le goût pour la musique et son père ébéniste le goût du travail bien fait. Il connaît une enfance heureuse aux côtés de cinq autre frères et sœurs. Dès son plus jeune âge, son bonheur est de visiter le dimanche l’ancien couvent des Augustins déjà transformé en musée. Cependant, ses origines modestes ne lui permettent pas d’espérer continuer sa scolarité au-delà du certificat d’étude. Au milieu d’un existence triste et mélancolique passée au service à la boutique familiale, son père l’autorise à se rendre aux cours du soir de l’école des Beaux-Arts, où il dessine « avec une rage concentrée d’après le modèle vivant. » Âgé de 17 ans, il entre malgré tout à l’école des Beaux-Arts de Toulouse dans l’atelier de Jules Garipuy (1817-1893) et se sent immédiatement heureux aux côtés de ce maître de la couleur qui l’encourage à exprimer sa nature profonde, à l’inverse de Jean-Paul Laurens (1838-1921) auprès duquel il étudiera quelques années plus tard à Paris. C’est en 1879 justement que le jeune artiste obtient le premier prix au concours de fin d’année avec son Sacrifice d’Iphigénie est couronnée par le grand prix de la ville de Toulouse qui lui offre un passeport pour la capitale. Le voici doté d’une bourse de 1500 francs pour trois ans en tant que pensionnaire aux Beaux-Arts de Paris.

C’est certainement par Edmond Aman-Jean (1858-1936), peintre et ami de Verlaine, qu’Henri Martin entre en contact avec le mouvement symboliste. En cette fin de XIXe siècle, le symbolisme et l’ésotérisme sont à la mode. Le jeune méridional se fait membre de à l’une des plus curieuses société secrète : celle de la Rose+Croix. Mais les relations se dégradent rapidement avec son prêtre esthète et père fondateur. Joséphin Péladan (1858-1918) dénigre la technique impressionniste et la veine régionaliste d’Henri Martin, non conforme à la pure ligne néo-primitive qu’il revendique comme la seule et unique voie de salut artistique. Notre magnifique planche, fidèle au style caractéristique de l’artiste et dont le sujet dantesque témoigne de son intérêt pour la poésie symboliste et romantique constitue un rare exemple de sa production lithographiée.

Henri Martin, Dante et Beatrix
«Lorsque à mes yeux apparut pour la première fois la glorieuse dame de ma pensée laquelle fut appelée Béatrice par bien des gens qui ne savaient pas si bien dire. Dès lors, je dis qu’Amour domina mon âme ».
La Vita Nuova, Dante Alighieri, 1294. En allant chercher la femme aimée au Ciel, Dante exprime à tous les hommes la grandeur, la justesse et les merveilles de Dieu. Il peut tout tenir ensemble : célébrer l’amour humain et l’amour divin sans les confondre, blâmer l’homme et plaider pour son salut. (Sabine Audrerie)

850 €

Chiriaeff, Femme aux pommes