Jean-Louis Lacuria
(Lyon, 1808 – Oullins, 1898)
Mater Dolorosa
Mine de plomb
215 x 150 mm
Inscription 2-11 // C // F aux angles et Vierge au tombeau au verso
Cadre 38 x 28 cm
Dessinateur précoce, fils d’orfèvre et frère du prêtre Paul-François Gaspard, Jean-Louis Lacuria entre à l’âge de 15 ans aux Beaux-Arts de Lyon sous l’enseignement du peintre troubadour Pierre Révoil. C’est auprès de Jean-Auguste Dominique Ingres qu’il poursuit sa formation artistique à Paris où il s’installe à l’automne 1830 en compagnie d’Hippolyte Flandrin. Âgés de 20 ans, ils aspirent tous deux à trouver auprès du maître l’écho spirituel dont ils sont animés. Si la vie matérielle se révèle ardue, leurs idéaux artistiques compensent les difficultés. En octobre 1831, Jean-Louis Lacuria est admis à l’École des Beaux-Arts de Paris. Concourant au Prix de Rome, Hippolyte Flandrin lui sert de modèle pour son personnage de Thésée qu’il n’obtient pas, à l’inverse de celui-ci. Le douloureux départ de son ami pour la ville éternelle contribue à l’échange d’une belle correspondance entre 1832 et 1843. Grâce aux conquêtes militaires italiennes de Napoléon exposées au Louvre, Lacuria peut observer à loisir les Primitifs florentins et siennois directement sur le sol français
Ill. 1. Fra Angelico (Florence vers 1400 – Rome, 1455), Le Couronnement de la Vierge, 1425, tempera sur bois de peuplier, 2,09 m x 2,06 m, Musée du Louvre, © Paris, Inv. 314.
Ill. 2. Détail de la prédelle, 4ème scène, Christ aux outrages au Tombeau, entouré de la Vierge et de saint Jean. Musée du Louvre ©
Notre feuille, extraite de l’un de ses carnets de croquis, témoigne de son intérêt pour le maître du Quattrocento : l’artiste y étudie ici d’un trait fin et précis une Vierge de douleur figurée sur la prédelle du Couronnement de la Vierge de Fra Angelico (IVN. 314). Les années 1835-1845 constituent une décennie dorée pour la peinture religieuse française et contribuent au formidable renouveau décoratif de nombreuses églises parisiennes, dans lesquelles fleurirent et s’épanouirent le talent des meilleurs artistes de l’époque. Lacuria exerça, pour sa part, au sein de l’atelier d’Alphonse Périn et de Victor Orsel dont il fut le praticien à Notre-Dame-de-Lorette.
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