Jean-Paul Laurens, Couple Renaissance, dessin 19e

Jean-Paul Laurens

(Fourquevaux 1838 – Paris 1921)

Couple Renaissance recueilli auprès d’un gisant

circa 1885

39 x 28 cm

Crayon noir

Cadre de style néogothique à pinacles cloutés en marqueterie d’os pyrogravé

Oeuvre encadrée 75 x 49 cm

La vocation d’artiste de Jean-Paul Laurens naît dans un milieu humble et éloigné de l’art. Néanmoins, face à la passion précoce de son fils, le père le confie âgé de treize ans comme apprenti à des peintres piémontais de passage. Sa famille parvient, malgré sa modestie, à le faire intégrer l’école des Beaux-Arts de Toulouse. Une bourse de la municipalité lui permit ensuite de poursuive ses études à l’École des beaux-arts de Paris. L’artiste traça sa voie dans un historicisme savant et rare, plastiquement convaincant et plutôt novateur dans sa maîtrise des constructions spatiales spectaculaires et son insistante thématique mortuaire. Le réalisme puissant auquel Laurens eut recours lui permit de donner corps à un registre dramatique et violent qui fut toujours la marque de ses plus grandes réussites. L’artiste, alors âgé de 34 ans, parvient à s’imposer au Salon de 1872 comme le dernier des grands peintres d’histoire français de la Troisième République. Sa peinture fut une peinture d’idées. L’artiste donna à ses œuvres une dimension politique et idéologique indéniable, exaltant les vertus républicaine. On peut ainsi voir sa peinture comme l’expression intellectuelle et esthétique d’une synthèse entre l’historiographie romantique et libérale empreinte d’un souffle épique et poétique et l’exigence d’une reconstitution descriptive scrupuleuse. Grand admirateur de Paul Delaroche, Laurens n’a donc pas échappé aux séductions d’une peinture d’histoire avait sur rendre le fait historique plus accessible en le parant de sentiments humaines et non plus divins. Cette transition picturale se traduit par l’adoption d’une peinture de chevalet aux dimensions relativement modestes, comprenant des personnages de taille historique.

Faust, Jean Paul Laurens Orsay Le Jardin

Fig.1. Illustration pour Faust, Le Jardin, plume, encre noire, lavis gris et noir et rehauts de blanc sur traits à la mine de plomb, 1885, 420 x 296 cm. Monogramme en bas à droite JPL, Paris, Musée du Louvre, département des arts graphiques, fonds du musée d’Orsay, © RF 1561.

Jean Dulac, Adoration des Bergers

Ces dits formats furent un succès commercial que justifient la présence de ces tableaux dans des collections particulières.Comme nombre de ses contemporains, Laurens était également passionné par le théâtre et se rendit à de nombreuses représentations. Une grande partie de ses lectures était consacrée à des pièces dont certaines de Shakespeare et Goethe (Ill.1) l’émurent profondément. N’étant pas préparatoire à l’une de ses œuvres peintes, tout laisse à penser que notre dessin puisse avoir été croqué par le peintre d’après le souvenir de l’une de ses lectures anglaises ou allemandes. La tonalité tendre et galante de ce jeune couple recueilli auprès d’un gisant est assez rare chez Laurens. Cette étude illustre par ailleurs l’intérêt porté aux costumes qui était aussi l’un des domaines de prédilection du peintre. Par ses goûts, le peintre était un vrai romantique dont la fiction devenait son monde quotidien. Il vivait les sujets de ses peintures, comme le tragédiens les personnages de ses pièces. 

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Faust et Marguerite, JP Laurens
Bibliographie

Collectif ; Laurence des Cars, A.D. de H, Francois de Vergnette, Catalogue d’exposition, Jean-Paul Laurens (1838-1921), Peintre d’histoire. Paris, Musée d’Orsay, 6 octobre 1997- 4 janviers 1998, Toulouse, Musée des Augustin, 2 février – 4 mai 1988, Réunion des Musées Nationaux, 1997.