Gastine d'après Durer, La petite pasion, christ et saint jean au mont des oliviers dessin 19e

Camille-Auguste Gastine, d’après Albrecht Dürer

(Paris 1819 -1867) – (Nuremberg 1471 – 1528)

Croquis d’après La Petite Passion (planche 11)

Le Christ et saint Jean en prière au Jardin des Oliviers

vers 1860

Plume et encre brune

 205 x 115 mm

Cachet de l’atelier de l’artiste CAG en bas à gauche, petites traces d’encre

Montage en portefeuille de conservation rigide blanc

Aucun autre thème n’intéressa plus Albrecht Dürer que celui de la Passion du Christ. Certes, les méditations sur les souffrances du Sauveur, entre la Cène et la Crucifixion, n’étaient pas un sujet inédit, loin de là : elles formaient déjà l’exercice attendu pour tout graveur important du XVe siècle, comme Schongauer. Dürer, quant à lui, ne s’y confronta pas moins de six fois, sans compter ses dessins de la Passion verte et les autres œuvres non gravées en rapport avec un thème qui a littéralement traversé sa carrière. Ces séries s’inscrivaient dans le contexte du rayonnement de la devotio moderna, de la piété mystique germanique prônant l’identification aux souffrances du Christ.

Gastine d'après Durer, petite passion, Christ au jardin des oliviers en prière détail dessin plume 19e
Présentation
Albrecht Durer, petite passion, l'agonie au jardin des oliviers

Ill.1. Albrecht Dürer (1471-1528), La Petite Passion sur bois : L’Agonie au Jardin des Oliviers (Bartsch 26), planche 11, vers 1510, xylographie, 126 x 97 mm, Petit Palais, Musée de la ville de Paris. 

Ce fut également pour Dürer l’occasion de s’adresser à divers publics selon le traitement employé pour un même sujet. En effet, certaines techniques, plus précieuses et moins diffusables que d’autres, à l’instar de sa Petite Passion sur cuivre, étaient réservés à un cercle d’érudits amateurs d’artLa Petite Passion xylographiée réalisée entre 1509 et 1511 est une série de trente-six gravures de la Genèse au Jugement Dernier, dont notre dessin est tiré. Elle avait, quant à elle, vocation à être diffusée à plus large échelle. L’illustration de la vie du Christ constitua, de surcroît, un terrain rêvé pour s’essayer à la représentation du corps souffrant, de la narration expressive ainsi que d’un généreux éventail d’émotions, vers sa quête continue de perfection.

Brillant dessinateur, Camille-Auguste Gastine bénéficie de l’influence ingresque diffuse au sein du milieu artistique parisien au XIXème siècle. Élève du peintre historiciste Paul Delaroche aux Beaux-Arts, il participe à de nombreux chantiers de décorations murales. L’artiste s’inspire ici de la gravure du maître afin de représenter le désespoir et la souffrance offerts en prière par le Christ et saint Jean à Dieu. 

150 €

Détail saint jean Durer

Bibliographie

Deldicque Mathieu, Vrand Caroline, Albrecht Dürer : Gravure et Renaissance, Catalogue d’exposition (Château de Chantilly, 4 juin – 2 octobre 2022), In Fine Edition d’Art, 228 p.
Notice sur Gastine (Camille-Auguste), artiste peintre, mort le 3 avril 1867 / (signé : E. A. G.), 1867, Bibliothèque nationale de France.