Francis Jourdain (Paris 1876 - 1958) Les Cygnes Lithographie Symboliste

Francis Jourdain

(Paris, 1876 –1958)

Les Cygnes

1899

Lithographie sur papier vélin

235 x 335 mm ; marges 305 x 405 mm

Timbre sec de L’Estampe Moderne marge inférieure droite (Lugt. 2790)

Cadre Art Nouveau en dinanderie à motif de feuillage de lierre, croix et colombe aux angles, incrustation de cabochons en verre. Verre anti-reflet

Imprimé par Imp. Champenois, Paris pour L’Estampe Moderne

Peintre, graveur, céramiste, décorateur, designer et fils de l’architecte Frantz Jourdain, Francis Jourdain bénéficie de nombreuses relations dans les milieux artistiques auprès desquels il va s’engager. De 1891 à 1899, il se rapproche du groupe « Les Six », réunissant entre autres Alexandre Charpentier et Jean Dampt qui veulent donner le ton à une nouvelle décoration en suivant strictement la « vérité des matériaux », faisant de la proportion, du contraste et de la matière, les seuls ornements. Il s’agit de mettre en accord l’idéal social de William Morris et le rationalisme de Viollet-le-Duc, tout en abandonnant leurs idéaux moyenâgeux pour aboutir à la simplicité d’un « art utile ». 

Estampe Moderne
Francis Jourdain (Paris 1876 - 1958) Les Cygnes Lithographie Symboliste

C’est dans un esprit plus symboliste qu’il réalise cette lithographie à l’atmosphère nocturne inspirée par un poème de Léon Dierx (1838-1912), intitulé Les Cygnes : 

Sous des massifs touffus, au fond désert du parc,
La colonnade antique arrondissant son arc,
Dans une eau sombre encore à moitié se profile ;
Et la fleur que le pampre ou que le lierre exile
Parfois brille furtive aux creux des chapiteaux.
L’eau sommeille ; une mousse y fait de sourds cristaux.
A peine un coin du ciel en éclaircit la moire,
De sa lueur mourante où survit la mémoire
Des regards clairs tournés vers des cieux éclatants.
L’eau profonde ressemble à nos yeux, ces étangs
Où chaque siècle ajoute, avec d’obscurs mirages,
Au poids de sa lourdeur l’ombre de ses ombrages.
Elle dort, enfermant près du pur souvenir
Le pan du bleu manteau qu’elle veut retenir ;
Mais sur le ténébreux miroir qui les encadre
Des cygnes familiers, éblouissante escadre,
Suivent le long des bords un gracieux circuit,
Et glissent lentement, en bel ordre et sans bruit,
Nobles vaisseaux croisant devant un propylée,
Comme un reste orgueilleux de gloire immaculée.

450 €