Odilon Redon, Voici la Bonne déesse, Tentation de Gustave Flaubert, lithographie

Odilon Redon

(Bordeaux, 1840 – Paris, 1916)

Voici la Bonne-Déesse, L’Indéeene des montagnes

1896

Lithographie

 130 x 150 mm, marges 258 x 205 mm

Mellerio 148, planche XV/XXIV

Très belle épreuve sur chine volant, sans lettre, d’un tirage postérieur effectué par Clot vers 1909

Cadre laqué de style flamand XVIe, Époque Napoléon III

À Bordeaux en 1865, la rencontre d’Odilon Redon avec le dessinateur et graveur Rodolphe Bresdin constitue un moment crucial pour la carrière de l’artiste. C’est en effet grâce à la singularité de l’art de Bresdin que Redon s’initie aux techniques de l’estampe. Par la suite, Odilon Redon réalise ses Noirs, terminologie regroupant l’ensemble de ses fusains et lithographies. À partir des années 1879, Odilon Redon se met à la lithographie en publiant notamment des albums dont le premier s’intitule Dans le rêve (1879). L’amour que voue Odilon Redon à la littérature fait l’objet de lithographies autour du poème de La Tentation de saint Antoine de Gustave Flaubert, publiées en 1874. La trilogie consacrée à cette œuvre littéraire comporte les recueils suivants : La Tentation de saint Antoine de 1888, À Gustave Flaubert de 1889 et La Tentation de saint Antoine de 1896. Le sujet du poème de Flaubert, traitant des apparitions de l’ermite saint Antoine, offre ainsi la possibilité à Redon d’aborder, de nouveau, une notion qui lui est chère : le fantastique. Au sein de ces différentes planches, l’artiste a également représenté des motifs qu’il affectionne et qui s’avèrent être récurrents dans son œuvre tels que le visage de profil et l’arbre. Les apparitions de saint Antoine sont traduites par des visions généralement tourmentées par la Mort ou des êtres imaginaires. De plus, cette mise en lumière de l’inquiétude et du trouble est perceptible grâce à des compositions tourbillonnantes, sombres et mystérieuses.

Odilon Redon, Noirs, Flaubert, Tentation de Saint Antoine, Indéenne, cadre Napoléon III

L’Indéenne est un des surnoms de Cybèle, divinité phrygienne adoptée par Rome. Souvent accompagnée de deux lions, elle personnifie la force reproductrice de la nature, et fut assimilée à Rhéa, la mère des Dieux, la Magna Mater dans la mythologie grecque. Son culte s’accompagnait de rites orgiaques et de mutilations rituelles. Redon nous la présente de buste, la figure de profil. Son cou est nu, à son corsage s’épanouit un bouquet de fleurs et derrière sa tête un astre resplendit entre deux montagnes. « Voici la bonne déesse, elle procure la joie, guérit les malades, procure les héritages, et satisfait les amoureux… Elle plane dans l’éther bleu. Plus vaste que le vent, elle entoure le Monde, elle murit les moissons, elle gonfle les écorces… Elle aime le retentissement des tympanons, le trépignement des pieds, le hurlement des loups, la sève sucrée, la larme salée par le sang… Elle demande le sang d’un pur… » Extrait Les Tentations de saint- Antoine, Chapitre V, Gustave Flaubert.

Odilon Redon, L'Indéenne des Montagnes, La Tentation de Saint-Antoine, Gustave Flaubert, lithographie détail

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Références

 Musée des Beaux-Arts de Bordeux, La Tentation de Saint Antoine, par O.Redon