Attribué à LOUIS JANMOT

(Lyon 1814 – 1892)

Étude d’une branche d’Églantier, préparatoire au tableau Fleur des champs

Circa 1845

Graphite sur papier mince
207 x 150 mm

Cadre XIXème Napoléon III en bois noirci, motifs peints de feuilles de lierre dorées. Montage portefolio articulé, passe-partout biseauté en CC conservation loam, sous cadre pour création cuvette en CC conservation loam, biseau doré oxydé, filets dorés rapportés et filets encre.

Vanité apaisée, ode à la beauté de la nature et à la délicatesse divine, cette belle étude d’églantier à l’esthétique poétique révèle, à travers son trait orfévré aux ombres subtiles, toute la finesse du dessein de son auteur. C’est à l’instar de Balzac avec son Lys dans la Vallée et de Baudelaire avec ses Fleurs du Mal que Janmot cultivait un singulier intérêt pour la flore, dont il parsème son élégiaque Poème de l’âme. Omniprésente dans l’éponyme tableau Fleur des Champs (Ill.1), la symbolique flore se fait tour à tour parure féminine, bouquet et sauvage. Figurant en son centre une mystérieuse jeune femme aux accents raphaélesques, Louis Janmot substitue aux douces collines ombriennes du Pérugin les sommets alpins enneigés de sa campagne lyonnaise. Présentée au Salon de 1845, l’œuvre suscite l’admiration de Jean-Auguste Dominique Ingres, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier par la grâce et la mélancolie mystique préfigurant l’Ophélie préraphaélite de l’anglais John Everett Millais.

Si le manque de témoignages graphiques liés à l’élaboration de l’œuvre ne permet pas une comparaison stylistique directe, il est néanmoins pertinent d’envisager notre dessin comme une étude préparatoire à l’une de ses branches en fleurs de l’églantier sauvage dit aussi « Rosiers des Chiens » encadrant la partie droite de la composition peinte (Ill.2). L’utilisation du crayon graphite ainsi que la préciosité du trait n’est pas sans rappeler la première manière de Louis Janmot, encore emprunte de l’enseignement ingresque suivi à Paris depuis 1835.

Réservé

Bibliographie & Références :

Baudelaire, C. (1845). Le Salon de 1845. (P.93).
Gautier. T. (1845). Le Salon de 1845. La Presse. (15 avril 1845, p.2). Mention du tableau dans L’Illustration du 31 mai 1845.
Hardouin-Fugier, E. (2020). Louis Janmot, peintre de l’âme. Frémur Éditions.