LOUIS JANMOT

(Lyon 1814 – 1892)

Étude d’Ange en prière

1863
Crayon noir sur papier
Annoté « C.15 » en bas à gauche
Signé L. Janmot, daté et situé Paris 1863 en bas à droite
230 x 300 mm

Cadre début XXème de bois doré en ogive, montage en portfolio sur biseau articulé, passe-partout avec filets or et encre, lavis amande. Verre Clarity anti reflet taillé en ogive.

Artiste singulier, à la fois mystique, romantique, symboliste, visionnaire et ingriste, Louis Janmot grandit à Lyon où il participe avec délice aux processions solennelles de l’église lyonnaise Saint-Pierre-des-Terreaux dont il garde adulte un souvenir empreint de nostalgie : « Les robes blanches ou roses, les jolies têtes bouclées et ornées de couronnes sortaient de tous côtés comme des fleurs. Dans les rues, il n’était rien de plus saintement solennel et joyeux. » peut-on lire dans une lettre de sa main adressée à Marthe Janmot le 8 juin 1890. Admis à l’École des Beaux-Arts de sa ville natale en 1831 sous la direction du peintre historiciste Claude Bonnefond, il remporte à l’âge de dix-huit ans le Laurier d’Or. Deux ans plus tard, il s’installe à Paris, rue de Buci, aux côtés de Jean-Baptiste Frénet et de Claudius Lavergne, afin d’étudier auprès de Jean-Auguste-Dominique Ingres avant de séjourner à Rome en 1835.

De retour en France en 1836, Louis Janmot participe au Salon de Peinture et de Sculpture. Il présentera trois grandes toiles à sujet christique dont la tragique Agonie au Jardin des Oliviers et le puissant Christ au Tombeau en 1840 qui fut élogieusement rapproché par les critiques de son temps de l’œuvre de Philippe de Champaigne, inscrivant ainsi l’artiste dans la noble école de peinture religieuse du XVIIème siècle français.

Ill.1. Louis Janmot, Christ au Calice, entouré de la Vierge et saint Jean debout, sainte Madeleine et saint François de Sales agenouillés. huile sur toile, autel latéral droit du Sacré-Cœur de Lyon, 1863.

Parallèlement aux Salons, Louis Jamot s’investit dans un colossal programme pictural et littéraire, qui, l’ayant animé depuis son adolescence, l’accompagnera jusqu’à sa mort : Le Poème de l’Âme. Composée de dix-huit tableaux, la première partie est dévoilée au public lors de l’Exposition Universelle de 1855, grâce au soutien d’Eugène Delacroix. Accompagné d’un long poème ésotérique à la manière de William Blake, cet ambitieux cycle aux accents dantesques et symbolistes illustre les différentes étapes de l’évolution de la vie de l’âme humaine. L’iconographie à la philosophie complexe préfigure la psychologie junguienne et les études de l’inconscient humain au XXème siècle.

En 1856, lui est commandé un tableau d’autel pour l’église lyonnaise Saint-François-de-Sales consacré au Sacré-Cœur de Jésus. Notre dessin est une étude préparatoire à l’ange en prière figurant en haut à gauche de la composition. Encore sous influence ingresque, le premier corpus graphique de l’artiste se compose essentiellement de dessins tracés à la mine de plomb. L’utilisation du crayon noir témoigne, ici, de la fluidification de son style après son retour de la Cité Éternelle.

 VENDU

Louis Janmot, Ange en Prière, Lyon, dessin préparatoire, cadre ogive

Bibliographie & Oeuvre en rapport :

Louis Janmot, Autoportrait, huile sur toile, 1832, musée des Beaux-Arts de Lyon.

Hardouin-Fugier, E. (2020). Louis Janmot, peintre de l’âme. Frémur Éditions.