Marie DANSE-DESTRÉE
(Bruxelles, 1866 – 1942)
Gargouille de Notre-Dame de Paris
Planche pour l’ouvrage Les Chimères de Jules Destrée
1889
Eau-forte sur vélin, 290 x 200 mm ; marges 85 x 133 mm
Signée au crayon noir en bas à droite.
Planche admise au concours de 1890, Album Volume n°3 pour la Société des Aquafortistes Belges.
Cadre en chêne XXème à coins décrochés
Marie et Louise Danse naissent à Bruxelles et grandissent à Mons dans un milieu artistique cultivé, entourées de littérature et de musique. Leur père Auguste Danse, graveur et dessinateur de renom, transmet à ses filles son savoir et compétences artistiques. Également professeur à l’académie des Beaux-Arts de Mons, les deux sœurs deviennent ses élèves. En Belgique, les portes de l’enseignement académique commencent à s’entrouvrir aux femmes à partir de 1883. Adolescentes, elles débutent en variant les genres, les sujets et les techniques. Malgré l’influence stylistique de leur père, elles développent un art personnel. Marie commence à participer à des expositions en présentant des reproductions d’après les maîtres anciens notamment Pisanello et Breughel qu’elle affectionne et d’artistes contemporains qu’elle admire comme Charles de Groux. Elle produit ensuite des gravures originales reproduisant des éléments de sculpture gothique ainsi que des illustrations pour les études d’histoire de l’art. En 1888, la jeune femme obtient une mention honorable au Salon des artistes français. En parallèle, elle s’éprend d’un jeune avocat, féru d’art et de littérature, investi dans la politique : Jules Destrée et Marie Danse se marient le 10 août 1889 à Mons. En 1906, elle participe à la fondation de L’Estampe, aux côtés d’Élisabeth Wesmael, Auguste Danse, Gisbert Combaz, Henry de Groux, et Gustave Max-Stevens, entre autres. Ce cercle artistique belge se dédiait à l’organisation d’expositions annuelles ayant pour objectif de réunir les artistes graveurs sur cuivre, acier, zinc ou bois et produisant des lithographies ou des dessins d’ornementation destinés aux livres d’art.
Collaborant à la réalisation d’ouvrages avec son époux, Marie illustre Les Chimères (1889), L’Œuvre lithographique d’Odilon Redon (1891) et la trilogie Notes sur les Primitifs italiens. L’enrichissement est mutuel puisque le contenu illustratif apporte une plus-value au contenu littéraire et vice versa. En outre, ils développent une stratégie promotionnelle valorisant l’œuvre personnelle de chacun et la publication de Notes sur les Primitifs italiens (1899-1903). Jules publie des extraits de son livre dans diverses revues tandis que Marie expose les gravures une à une lors de ses expositions, et ce, avant la parution de l’ouvrage. Peu à peu, sans renoncer totalement à l’art et en continuant à fréquenter sa famille et les milieux artistiques, elle s’investi avec son mari dans une carrière politique. Ils voyagent en Angleterre durant la première Guerre mondiale puis en Russie, au Japon et en Chine. Lorsqu’il devient ministre, elle organise, à Bruxelles, des rencontres entre scientifiques, politiques et artistes de tous milieux. Après le décès de Jules Destrée en 1936, Marie Danse continue à s’impliquer et à fréquenter le monde artistique. Elle figure notamment en 1938 parmi les membres fondateurs de l’association Les Amis de l’Art Wallon, dont le but était de mettre en lumière les artistes, écrivains et savants passés, présents et à venir, ainsi que de développer en tous domaines, l’art, l’histoire, le folklore et les arts wallons. La seconde Guerre mondiale met cependant un terme aux activités de l’association. Elle meurt à Bruxelles le 31 mai 1942 ; dans la mort, elle souhaita rejoindre son mari et, comme lui, elle repose au cimetière de Marcinelle.
330 €