Olsommer

Charles Clos OLSOMMER

(Neuchâtel, 1883 – Suisse, Sierre, 1966)

Prière

vers 1910

Crayon de couleur bleu, sanguine et rehauts de blanc sur papier chamois
350 x 280 mm

« Dieu par des fleurs attire à lui une âme prédestinée. » CCO, 1910

Né dans une famille protestante originaire de Neuchâtel, le jeune Charles-Léon, devenu Clos à sa majorité, s’inscrit, parallèlement à sa formation scolaire, à l’école de dessin professionnel et scientifique de la ville. Il y obtient en mai de la même année une «mention dessin artistique» à l’âge de dix-huit ans, première trace tangible des talents de sa future vocation d’artiste. Il poursuit cependant à l’École de Commerce l’année suivante sur les conseils paternels, sans grand intérêt ni succès, avant d’embrasser définitivement une formation artistique en 1901. Fondée une trentaine d’année auparavant, l’école d’art de La Chaux-de-Fonds était destinée à répondre aux besoins d’une industrie locale employant nombre de graveurs et joailliers. Le dessin s’y trouvant privilégié, cela correspondra aux inclinaisons de Charles Olsommer. Le jeune artiste part ensuite pour Munich afin de suivre les cours de l’École des Arts Décoratifs en pleine effervescence Jugendstil, qui marqueront son style. C’est aux Beaux-Arts de Genève, où, perfectionnant son apprentissage du dessin, il fait la rencontre, durant l’hiver 1905, d’une jeune femme serbe prénommée Wessela Monéva.

Notre Dame de Lorette, Chapelle de la Vierge, Victor Orsel
Orsel, Pécheur, Notre Dame de Lorette

Veska, vértiable muse spirituelle et charnelle, devint sa femm. Ils éprouvent l’un pour l’autre un amour mystique et passionnel jusqu’à leur dernier souffle. Clos Olsommer la dessina et peignit d’innombrables fois : elle fut son modèle de prédilection pour les compositions pieuses, soit en pied soit en portrait, comme sur notre dessin. Auréolée, la tête recouverte d’un linge, Veska est ici représentée le visage de profil, d’un trait lisse et vénusien aux pommettes hautes. Ses longs cils charnus et ses yeux clos symbolisent sa ferveur intérieure qui la transfigure au rang d’icône. Tous les portraits qui se sont succédés jusqu’à la vieillesse, la figure sans exception en relation avec Dieu dans une attitude de prière, de méditation ou d’extase et montrent toujours un visage sacralisé, sans ride et sans stigmate.

3 000 €

Bibliographie :

KOHLER, Arnold. (1978). C.-C. OLSOMMER, Peintre Mystique et Symboliste (1883-1966), Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, Suisse.