Attribué à Paul Flandrin

(Lyon 1811- Paris 1902)

Tête d’Ange, Étude préparatoire pour Le Baptème du Christ

1844

Pierre noire

142 x 150 mm 

« Le plus grand peintre religieux que la France ait vu naître depuis Lesueur. » Henri Delaborde.

Davantage que dans tout autre domaine, la réputation d’Hippolyte et de Paul Flandrin s’est construire auprès de leurs contemporains par le grand décor. Le genre connaît un véritable renouveau en France sous l’impulsion de la Monarchie de Juillet. Davantage que dans le champ décoratif civil, l’art des Flandrin s’est pleinement épanoui sur les murs des églises parisiennes. C’est aussitôt après son retour de Rome que débute le premier chantier d’Hippolyte. En 1839, il est sollicité pour la décoration murale de l’église Saint-Séverin, à Paris. La chapelle de Saint-Jean l’Évangéliste voit chacun de ses côtés divisés en deux registres. Alors que les peintures d’Hippolyte réalisées à l’encaustique sont dévoilées avec succès en 1841, Paul, quant à lui, reçoit l’année suivante, la commande de deux compositions pour la chapelle des fonts baptismaux. Notre dessin s’avère être une étude préparatoire pour la figure centrale de la trinité angélique orante située à gauche de la composition ogivale, sur les bords du Jourdain. Depuis leur découverte et séjour italien en 1833, les trois frères Flandrin traversent les Alpes pour revenir en France à la fin du mois de juillet 1838. Leurs réactions, que nous connaissons à travers le journal d’Hippolyte, sont intenses, et marquées par une émotion toujours vive.

Ci dessous : Paul Flandrin, Le Baptême du Christ, 1844, peinture murale à la cire, Paris, église Saint-Séverin, chapelle des fonts baptismaux.

L’attrait des Flandrin pour la montagne dévoile une sensibilité particulière aux hauteurs qui fait écho aux dispositions spirituelles de leur art. L’on retrouvera cette tournure d’esprit romantique chez John Ruskin, également séduit par la beauté des sommets et dont l’art donna naissance à une transcription émotionnelle de la nature. Paul sera néanmoins le seul des trois frères à élire de façon quasi exclusive le genre du paysage. Au fil des ans, la pratique solitaire de l’art en immersion dans la nature, amène Paul à renoncer à l’héroïsme de ses premiers paysages historiques, au profit de mélodies plus lyriques et intériorisées, fruit d’une observation profonde et de méditation.

Au sein d’une nature rocheuse et végétale, notre ange se distingue de la cohorte spiritaine par l’élévation de son regard vers les Cieux ainsi que par le port d’un linge destiné à essuyer les cheveux humides du Christ. Rayonnant d’un nimbe doré, Il se fait ici baptiser dans les eaux bibliques et vivifiantes du Jourdain par saint Jean-Baptiste.

VENDU 

Tête d'Ange, Paul Flandrin, étude pour le baptême du Christ

Bibliographie & Références :

Catalogue d’exposition ; Hippolyte, Paul, Auguste, Les Flandrin artistes et frères, sous la direction d’Elena Marchetti et Stéphane Paccoud, Musée des Beaux-Arts de Lyon, 2021.