ANONYME FRANÇAIS DU XVIIème
Saint Matthias, d’après Raphaël
Mine de plomb
153 x 200 mm
Cadre XIXème bois et stuc doré, décors à motifs Berain. Montage passe-partout, lavis brun-ocre avec biseau doré, verre ancien.
Fêté le 14 mai, saint Matthias, surnommé « le Remplaçant », suivit Jésus depuis son baptême dans le Jourdain par Jean-Baptiste et fut choisi parmi les soixante-dix disciples afin de remplacer Judas après son suicide. Le nombre sacré des douze apôtres, écho à la lignée des douze tribus d’Israël, devait en effet être complété. Désigné par Dieu, il reçoit ensuite l’Esprit Saint à la Pentecôte avant de partir prêcher la bonne parole en Judée et en Colchide, où il fut crucifié. Notre dessin, au trait raffiné et précis, à l’instar de la gravure qui servi de modèle, représente l’apôtre saint Matthias les traits âgés, portant barbe et cheveux courts et revêtu d’une tunique à manches longues retenue par une ceinture couverte d’un manteau. Marchant, il prend appui sur l’instrument de son martyre par décollation, une hallebarde. Inspiré de la série des Douze Apôtres, cycle de fresques en chiaroscuro, peintes par Raphaël en 1517 qui furent détruites sous le pontificat de Paul IV (1476-1559), on ne conserve de leur existence qu’une série de gravures au burin de l’artiste Marc Antonio Raimondi (1480-1532)
Né dans un petit village de Bologne, l’artiste se rend en 1510 à Rome, où il est introduit dans les cercles artistiques les plus en vogue de la Cité Éternelle, gravitant tous autour du solaire génie raphaélesque. Dans son célèbre recueil, Giorgio Vasari relate que Raphaël s’associe au graveur afin de diffuser plus largement son œuvre. La collaboration se révèle fructueuse et l’entreprise prospère. Raimondi diffuse à l’échelle européenne avec l’aide de collaborateurs les peintures et dessins de Raphaël. Détruits par Paul VI, les Douze Apôtres avaient été peints à la demande de Léon X afin d’orner les murs d’un studiolo du palais apostolique de la Cité du Vatican. La série de gravures de Raimondi d’après les fresques détruites constitue donc le seul témoignage visuel de l’œuvre à jamais disparue (Ill. 1).
750 €
Bibliographie :
Gennaro Toscano et Caroline Vrand (dir.), Raphaël et la gravure, catalogue d’exposition, Musée des Beaux-Arts de Tours, 8 octobre 2020-11 janvier 2021, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2020.
Vasari, G. (1568). Le vite de’ più eccellenti pittori, scultori et architettori, Giovanni da Udine.