
Joseph RULOT
(Liège, 1853 – Herstal, 1919)
Sangahall
Étude préparatoire pour l’illustration de Sangahall
vers 1890
Fusain sur papier
750 x 265 mm
Fervent wallon, artiste liégeois et sculpteur du sentiment, Joseph Rulot n’en reste pas moins peu connu en Belgique. Avec une production dont les grands projets n’ont jamais pu être aboutis ou ont été détruits, notre feuille constitue un précieux témoignage permettant d’approcher l’ambition créatrice de ce sculpteur atypique, entre Symbolisme et Idéalisme. Pour apporter à ses dessins une dimension intemporelle et onirique, l’artiste privilégie l’usage du fusain, médium susceptible de rendre un flou presque esquissé, entre ombre et lumière. Accentué par des lignes et des formes simples qui n’insistent pas sur le détail, ce modelé n’est pas sans rappeler le non finito de ses bozzetti. Rulot exprime dans ses oeuvres un rejet d’une réalité tangible laissant place à la dimension spirituelle de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus essentielle. La littérature tient une place importante dans la vie de l’artiste. Il est depuis son plus jeune âge un avide lecteur. Les grands récits de l’humanité lui fournissent, à l’instar de Gustave Doré, une source d’inspiration inépuisable. Rulot ne se contente pas simplement d’être lecteur mais participe à l’élaboration d’ouvrages contemporains en les illustrant.


Les exemples le plus singuliers sont les deux drames lyriques de Jules Sauvenière, Hyldhillia et Sangahall. Une continuité dans l’utilisation de hachures et de dégradés de tons gris confèrent une sensation de mélancolie au sujet.. Ce drame lyrique relate la christianisation d’un bourg scandinave. La reine Answalda, ayant répudié le Christ alors que les hommes sont partis combattre au loin, réunit les anciens pour choisir une nouvelle prêtresse pour le temple Sangahall. Le choix se porte sur Elisiff, une jeune vierge dont Halwart est épris, sur le point de se convertir au christianisme. Elisiff lui confie son crucifix avant qu’elle ne soit envoûtée par la reine au moyen d’un voile magique. Notre feuille représente sans doute le rapt de la jeune femme évanouie suite aux violences païennes subies.
VENDU
Bibliographie :
- Alicia VANDEVILLE Joseph Louis Rulot (1853-1919), sculpteur du sentiment – Mémoire de master présenté sous la direction de Julie Bawin Volume I, Université de Liège, Faculté de Philosophie et Lettres Département des sciences historiques Histoire de l’art et archéologie, 2019-2020.