Hippolyte Flandrin, Saint François et Saint Dominique

Hippolyte ou Paul Flandrin

(Lyon, 1809 – Rome, 1864) (Lyon, 1811 – Paris, 1902)

Saint Dominique et Saint François d’Assise

vers 1849

Crayon graphite et pierre noire

248 x 357 mm

Cadre Jugendstil en bois teinté acajou à filets or 40,5 x 51 cm

Alors qu’Hippolyte Flandrin achève tout juste le chantier décoratif de l’église Saint-Paul de Nîmes et travaille encore à celui de Saint-Germain-des-Prés, c’est en 1848 que lui est confié la décoration de l’église Saint-Vincent-de-Paul. Située dans le 10e arrondissement, elle est fondée en 1824 puis achevée en 1844 par Jacques Ignace Hittorff. Tandis qu’Édouard Picot travaille à l’ornementation du chœur, Flandrin œuvre pour la nef de 1848 à 1853. Tirant son inspiration iconographique de la Litanie des saints, l’ensemble se compose de deux longues processions en frise de figures sur fond d’or se dirigeant vers le chœur. Dans la tradition chrétienne, cette prière est adressée à une série de saints auxquels on demande intercession auprès de Dieu. Présentant un caractère répétitif, les saints sont nommés les uns après les autres, suivi d’un « Priez pour nous ». Notre dessin au même titre que d’autres esquisses préparatoires permet de suivre la lente mise au point des compositions, malheureusement non datées.

Fig. 1 et 2. Hippolyte FlandrinProcession des Saints, et détail Peinture murale. Église Saint-Vincent –de-Paul, Paris

Procession des Saints, St Vincent de Paul Paris Flandrin
Schwabe, détail
Hippolyte Flandrin, Saint François et Saint Dominique

La liberté plastique que l’artiste offre à ses modèles esquissés, montre qu’il tend à concilier les deux valeurs dominantes de son art : la foi chrétienne et l’ingrisme. Parvenu au sommet de son art, c’est précisément à Saint-Vincent de Paul qu’il en fait la synthèse. Comblé par son travail, Flandrin lithographia l’ensemble de ses compositions dans un recueil de 1860 édité par Haro, ce qu’il n’a jamais fait pour aucun autre de ses décors. Les portraits couplés de nos saints Dominique et François d’Assise se situent sur la frise de droite de la nef parmi les autres Confesseurs (Ill.1 et détail). Ils sont précédés de saint Bruno et de saint Bernard et suivis par saint Louis et saint Ferdinand d’Espagne. Leurs visages nettement dardés en direction du Ciel, renforce l’expressivité des mains stigmatées de saint François, conférant à notre feuille une tension spirituelle aiguë. Théophile Gautier écrira dans Le Moniteur en 1856, que sur l’ensemble de ces peintures murales, l’eau sainte a ruisselé sur la belle forme antique.

VENDU

1er Salon Rose Croix Affiche

Bibliographie

Jacques et Bruno Foucart, Hippolyte, Auguste et Paul Flandrin, Une fraternité picturale au XIXe siècle, catalogue d’exposition, Paris, Musée du Luxembourg, 16 novembre 1984 – 10 février 1985, Lyon, Musée des Beaux-arts, 5 mars – 119 mai 1985, Éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris, 1984, 303 p.