Gastine, Saint Symphorien d'après Ingres

Camille-Auguste Gastine

(Paris, 1819 – 1867)

Saint Symphorien, d’après Jean-Auguste Dominique Ingres

vers 1830

Crayon noir sur papier calque contrecollé sur carton

430 x 340 mm

Anciennement attribué à Jean-Auguste-Dominique Ingres, notre dessin reprend en détail la puissante et magnifique figure aux traits raphaélesques du Martyre de saint Symphorien peint par le maître montalbanais en 1834. Monumental tableau  religieux, l’œuvre fut commandée dix ans plus tôt, en 1824, par Roch-Étienne de Vichy, évêque d’Autun. Il fit sienne une supplique des habitants d’Autun exigeant la réalisation, aux frais de l’État, d’une œuvre de grande ampleur en dédommagement du départ, en 1800, de deux tableaux de grande valeur qui se trouvaient dans la ville et dont le Directoire décida le transfert à Paris : La Vierge du chancelier Rolin de Jan van Eyck et le Mariage mystique de sainte Catherine de Sienne de Fra Bartolomeo. Symphorien d’Autun est le premier martyr chrétien gaulois. Présentée comme l’œuvre maîtresse du peintre et l’aboutissement de ses recherches formelles, la peinture devait être le clou du Salon de 1834 mais fut un échec critique retentissant, soulevant des réactions hostiles. Lorsque l’œuvre est dévoilée, elle provoque un réel malaise chez la plupart de ses élèves, qui ne comprennent pas sa composition. Construite pour exprimer la tension de la foule au moment où le saint est conduit au martyre, elle réunit une qualité considérable de figures apparaissant comme une tentative de réponse aux productions contemporaines du romantisme.

Ingres_Martyre_Saint-Symphorien
Ill. 1. Jean-Auguste Dominique Ingres, Le Martyre de saint Symphorien, 1834, huile sur toile, 4,07 x 3,39 m, Cathédrale Saint-Lazare d’Autun.
Gastine, Saint Symphorien d'après Ingres

Ingres, à la suite de cet échec, décida de ne plus participer au Salon de peinture et refusa les commandes publiques. Il s’expatria à Rome en acceptant le poste de directeur de l’Académie de France. A son retour d’Italie, Gastine, remarqué par Ingres, fut recommandé au Ministre de l’Intérieur. Ce grand calque de la main de Camille-Auguste fut peut-être réalisé à l’occasion de retouches postérieures voulues par Ingres sur l’œuvre originale, à l’instar du calque de Jésus conservé au musée Ingres Bourdelle de Montauban et réalisé par Auguste Pichon d’après le tableau Jésus remettant les Clefs du Paradis à saint Pierre.

Ingres / Pichon

Ill.2. Jean-Auguste Dominique Ingres, Jésus remettant les Clefs du Paradis à saint Pierre, huile sur toile, 280 x 217 cm, Musée Ingres Bourdelle. Inv. MID 5911.

Ill.3. Auguste Pichon (1805-1900), Jésus, mine de plomb sur calque, 384 x 308 mm, Musée Ingres Bourdelle. Inv. MI.867.1727

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