MAURICE RÉALIER-DUMAS
Le Mucha Byzantin du Lot-et-GaronneSe laissant volontiers admirer au cœur de la paisible & généreuse région agenaise,
Le Cloître de l’Art vous fait aujourd’hui découvrir les splendides toiles aux reflets chatoyants et aux accents préraphaélites de l’église romano-byzantine Sainte-Catherine dues au singulier artiste et affichiste art nouveau Maurice Réalier-Dumas.
Souffle de douceur, de fraîcheur et d’onirisme, c’est à la demande de son ami Georges Leygues, alors Maire de Villeneuve-sur-Lot, que Maurice Réalier-Dumas (1860 – 1928) réalise depuis son atelier de Chatou entre 1911 et 1920, six toiles marouflées in situ pour cette nouvelle église bâtie en briques toulousaines au XXème siècle refondée sur une ancienne église gothique du XVe siècle.
Iconographie
L’iconographie des frises de la nef trouve en effet son origine dans La Litanie des Saints. Chaque figure peut être identifiée de par ses attributs, mais également grâce à son prénom et statut ecclésial indiqués par l’artiste en haut de la frise. La double procession illustre les grands saints de l’Église universelle, martyrs et fondateurs d’ordres, les protecteurs de la France tels Martin, Louis, Geneviève, Jeanne d’Arc, accompagnée de ses lieutenants gascons La Hire et Jean-Poton de Xaintrailles, ceux de l’Alsace récemment reconquise, suivis de la petite troupe des patrons de l’Agenais.
Ces beaux compagnons d’un passé proche nous poussent en effet à croire, à espérer et à aimer tout en nous ouvrant le chemin du ciel par celui du cœur, livrés à la délicieuse contemplation de la beauté, de la féminité, de la grâce, douceur des formes offerte par la virtuosité du pinceau de l’artiste.
Force intérieure du Palmier
Les figures, isolées en niches par de luxuriants palmiers sont un motif récurant dans l’iconographie des premiers chrétiens. Dressé vers le ciel, nourris par une source intérieure, s’adaptant aux contextes même défavorables pour le bien de tous, c’est grâce à ses nombreuses racines groupées en rinceaux que le palmier puise l’eau de sa sève, tout en profondeur, à l’intérieur de lui-même. Aussi est-il à l’image de l’homme juste qui, à la recherche du Bien, livre d’âpres combats intérieurs dans la profondeur de son cœur, d’où il puise sa force afin de rester droit dans le monde auquel il appartient.
Scintillements Byzantins & nuances violines
Esthétique Art Nouveau
La mission de l’artiste serait ainsi « De brouiller la frontière entre le monde matériel et le monde spirituel : parce que cette frontière, en réalité, n’est qu’apparente, illusoire ; et que l’éternité est déjà là, parmi nous, en nous. »
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Ill. L’artiste dans son atelier de Chatou, perché sur un siège, appliqué à la réalisation des frises monumentales.